mercredi 29 juin 2022

Danser

 


 L'odeur si particulière de mon corps après la danse, deux soirs par semaine. Les copines qu'on retrouve. Les boum boum des percussions, le rythme qui reste en tête. Le remède à tous les maux, du corps ou de l'esprit. 

 Et puis, à la fin de l'année...

 Savoir qu'elles étaient là dans le public. Plonger les pieds dans les bassines de magnésie. S'échauffer dans les coulisses, après avoir rempli et servi des dizaines d'assiettes de poulet kedjenou. Réussir à ne pas se toucher le visage de toute la soirée, ne pas faire baver le maquillage. Des paillettes dorées sur le décolleté. Sourire. Sourire. Tellement transpirer qu'il en est devenu impossible d'ôter mon costume seule. Les applaudissements du public, les hourras en descendant de scène. Se laisser gentiment draguer par les musiciens. Ca fait dix ans que ça dure avec celui-là, et cette fois son j'ai envie que tu t'occupes de moi, prépare-moi une assiette d'attiéké m'a fait sourire plus qu'il ne m'a agacée. Il s'est quand même préparé son assiette tout seul. Passer la serpillière dans le couloir pour que personne ne glisse entre deux ballets. Où sont les douns? On révise une dernière fois? C'est bientôt à nous? C'est déjà terminé? Tu as entendu comme ils ont crié, on dirait que ça leur a plu. Bravo. Dans la cuisine, durant la dernière partie du spectacle, manger le poulet et le riz avec les doigts, avec les copines du cours du lundi, puis faire le ménage. Courir sur scène pour le final, tous ensemble. Avaler les 25 km du retour en un clin d'oeil. Le lendemain, toujours des paillettes sur la peau et des étoiles dans les yeux, les retrouver pour danser, encore. Dancehall et afrobeats cette fois. La chaleur, la fatigue, la mémoire, les boum boum tchaa, pied gauche, droite, gauche. Mes grimaces ou mon sourire dans le miroir, la sueur, les regards entre danseurs. La fatigue du corps mais le coeur empli de joie. 

 

blouse H&M et short vraisemblablement fait main : Emmaüs

S.


 

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