mardi 20 juin 2017

Bientôt 2 ans



Les tableaux sont toujours posés au sol et les ampoules sont nues dans le salon. D'ailleurs y en a plus qu'une qui fonctionne, les autres ont grillé. Peu de choses ont changé dans cette grande maison cette année. Deux oiseaux ont rejoint la volière à côté du canapé, un cactus a rendu l'âme derrière la verrière. J'ai changé la table de chevet dans ma chambre, et la chambre d'amis accueille des inconnus, de temps en temps. Le bureau est à moitié détapissé et c'est le bazar dans le grenier. La salle de bains mériterait un lifting. Les travaux à l'étage, ce sera quand je serai grande, pour l'instant, je mets mes sous dans des chaussures et des voyages, c'est plus drôle que de poncer du parquet. Tous les matins, je lance un "Allez, au boulot!" au pharmacien qui ouvre son officine à l'heure où je pars pour l'école. Le soir, je salue le patron du resto turc. Un jour, promis, j'y retournerai déjeuner, c'était bien bon, la dernière fois. Je n'ai pas bien retenu les jours des poubelles, mais certains jours, le pharmacien n'est pas le premier à qui je parle, j'ai rencontré les éboueurs sur le chemin. Dans le jardin, les rosiers ont été prolifiques ce printemps, et le papi du jardin d'à côté m'a offert des fèves et des artichauts, c'était le légume préféré de Catherine de Médicis, vous saviez? Certaines lattes de la terrasse ont pris l'humidité, on les remplacera l'an prochain. Il y a des millions d'escargots, au moins, dans les herbes folles, mais je n'ai pas le coeur de les déloger. Je râle un peu pour la forme quand il faut payer les factures, bien sûr. Je n'ai toujours pas trouvé comment laver les vitres de la verrière, c'est que le plafond est haut, et la question va finir par se poser sérieusement. Je ne connais pas les voisins, on échange tout juste un sourire quand on se croise. Il y a des bières au frais, pour le jour où. Et une cafetière italienne, qui met du temps mais qui fait du bon café, s'ils préfèrent. Le canapé est dur mais il y a des coussins colorés, et un plaid bien moelleux dans la cantine bleue. C'est brut, il n'y a pas de fanfreluches, c'est bien rangé mais il y a des moutons sous les lits et des placards qui débordent. Bientôt 2 ans que j'ai posé mes valises ici, je me souviens encore de la chanson que j'écoutais en boucle cet été-là, et pas un jour sans que je ne me félicite d'avoir choisi cet endroit.

S.   

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