lundi 18 septembre 2017

Voir ailleurs

Quand je disais, en partant en Ouzbékistan, que j'allais voir ailleurs si j'y étais, je ne croyais pas si bien dire. J'y étais, bordel, j'y étais. Attablée devant une brochette de mouton, racontant des bêtises dans la voiture, à la traine pendant les randos, endormie dans le train, tenant un bébé sur mes genoux, presque nue dans la rivière, grimpant sur la moto, un verre de vodka à la main, comptant les étoiles lors des expéditions pipi du soir, derrière mon appareil photo, dégustant du raisin dans ce petit village, émue dans les mosquées, reprenant mon souffle au sommet de la montagne, souriant aux enfants de Samarcande, j'y étais. Détendue, bavarde et épanouie. A ma place. Moi.






De ce voyage, je rapporte en souvenir des millions d'instants, quatre bols à thé et une bouteille de vodka. J'y ai laissé une paire de sandales, un morceau de chaussette noué dans un arbre à vœux et ma légendaire froideur des premiers moments. J'y ai rencontré des gens bienveillants - ce qui me confirme, comme si j'en avais encore besoin, que c'est la qualité que je recherche chez ceux qui m'entourent - et une version de moi-même plus sereine. Je suis rentrée avec elle, j'allais quand même pas la laisser là-bas. 

S.

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