mardi 5 mai 2020

Life lately









L'oranger du Mexique embaume le jardin, le rosier sauvage a soudain comme explosé, le temps file et s'étire, selon les moments. Je m'habille, dentelle et corail. Je reçois une visite impromptue un soir de pluie, offre du lait et du thon en boite à un chaton égaré devant ma porte. Il n'osera pas entrer, malgré mes mouch mfout. Croiser la voisine dans l'allée derrière la maison. Compter les fois où je parle "en vrai" à quelqu'un. Les copines sont au bout du fil, heureusement, je passe des heures téléphone à la main, entre les réunions avec l'inspectrice, les comptes rendus aux collègues, et quelques familles à rassurer. Le moral flanche parfois, et puis ça passe.
La grande table croule sous mes expérimentations artistiques, c'est le seul endroit où le désordre est autorisé. Partout ailleurs, tout est rangé, bien à sa place, y compris dans le grenier. La nuit, la nuit, c'est plus compliqué. Ça passera.
Et puis la pluie, les mauvaises nouvelles, l'enfer de la préparation de la reprise de l'école, les questions des parents et des collègues auxquelles je ne peux pas répondre. Mon corps qui proteste. Ça passera?
Voir les copains est une vraie respiration, on s'offre quelques minutes de présence, on fait des grimaces, on grrr comme le tigre, on ramasse des escargots. Un jour, même, on court sous la pluie.

Elle portait du rouge aux ongles, elle aimait recevoir des cartes postales de nos voyages et aurait mangé un beignet sous la queue d'un chat. Elle aurait eu 93 ans en juin. Mamie Vè est partie le premier mai.

S.

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