mercredi 18 novembre 2020

Dans ma tête


 Souvent je me demande si, combien, pourquoi. Je me demande si la mer est agitée là-bas, ce qu'ils font en ce moment, quand j'y retournerai. Je pense à eux, à lui, à cette amie. C'est léger, complètement insensé ou beaucoup trop sérieux. Souvent je chantonne - moi qui suis incapable de sortir ne serait-ce qu'une note si quelqu'un peut m'entendre, souvent je revois des images de mes voyages. Ou j'enchaine listes, petites phrases, questions existentielles, mots incongrus, en boucle, en boucle. C'est furtif, ça va vite, ça passe du coq à l'âne et de fil en aiguille. Je parle, je parle, tout le temps. Il n'y a jamais le silence dans ma tête. Il y a des images, des souvenirs, des conversations, qui vont, qui viennent, qui se superposent. Quand je parle aux gens, souvent je laisse mes phrases en suspens, c'est parce que j'ai dit dans ma tête, plus vite qu'en vrai, tout ce que j'avais à (me) dire, et que finalement, le dire à la personne en face de moi n'est plus si important. Tout ce qui passe, ne serait-ce qu'un instant, devant mes yeux, me reste en tête bien longtemps. Je parle, je parle, tout le temps. La nuit aussi. Il m'arrive même de me relever pour vérifier la définition de ce mot qui s'accroche. Parfois j'ai juste l'air perdue dans mes pensées, parfois je gère. Parfois ça dégénère. 

S. 

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