lundi 9 octobre 2023

Life lately

 






Un dimanche je ne sais pas très bien à qui j'en veux, à personne en particulier, à la Terre entière, à mes amis qui me manquent et ne sont jamais disponibles. A moi, plus probablement, de me mettre dans cet état. Alors c'est toute la maison qui passe au grand ménage, histoire que l'énergie négative qui m'habite finisse au fond du bac de l'aspirateur. La veille j'avais commencé la séance de skate au bord des larmes, ça avait séché au fur et à mesure que je me concentrais sur le slalom. 

J'ai laissé crever presque toutes les plantes du salon, les noyaux d'avocat ont mauvaise mine dans leur nursery. J'essaie d'arranger les choses à grand renfort d'eau et de coupes drastiques. Je tonds la pelouse et cueille les dernières tomates, histoire de m'occuper un peu mieux des plantes du dehors. 

 J'arpente Bordeaux en bonne compagnie, sous la pleine lune, sur le pont, sous la lumière dorée du soleil qui décline, sous le pont, sur les quais. Je crois y voir des silhouettes connues, j'y croise le regard d'un jeune homme qui me rattrape à vélo quelques mètres plus loin et engage la conversation. Juste assez pour mettre un sourire sur mon visage, pas trop pour ne pas être lourd. Le chignon flou, je surprends mon reflet dans le bus de 22h48 et je m'y trouve presque l'air cool. Presque, c'est déjà ça.

J'expérimente la cohabitation avec ma sœur, quelques jours durant lesquels les aliments n'ont pas leur place habituelle dans le frigo mais qui nous préparent à quand on sera deux vieilles dames décrépies. Chacune sa chambre et on partage la cuisine. Il faudra juste trouver une maison avec moins d'escaliers. Et un chat. 

Un soir j'empaquette comme je peux l'espèce de machin sanguinolant qui me sert de cœur et me l'accroche en bandoulière, ça ne dupe personne au cours de danse, ni les copines, ni le prof, qui me fait tourner, sauter, sauter, tourner, suer, plus vite, plus vite. 

Pour clôturer en beauté une semaine bien compliquée, c'est une véritable agression verbale que je subis à la sortie des classes. Un papa d'élève - décidément - à qui je dois demander fermement, alors que j'ai les jambes coupées par la violence de ses paroles, de me parler autrement. 

Je traverse l'océan seule sur mon petit bateau. J'ai beau naviguer on my own depuis des années, je reçois la moindre gouttelette comme un tsunami. 

SM.




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