lundi 5 octobre 2020

Life lately

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le terrible C ne dispense pas des classiques de la rentrée. Il faut toujours mettre à jour le PPMS (ma bête noire), organiser les APC, prévoir des ESS - car les dossiers MDPH devront être rendus au plus vite et les GEVA-sco devront être parfaitement remplis. Evidemment. Un mail de la DSDEN me rappelle aussi que nous sommes toujours en plan Vigipirate. Evidemment. Et le mois de septembre, d'habitude chargé, se transforme en un long tunnel sous pression, et je passe de longues journées à l'école. Je ne suis pas sous l'eau, mais l'eau monte, et j'appelle ma hiérarchie à l'aide avant qu'il ne soit trop tard. Cette année mes élèves sont bien bavards, j'attends bien trop longtemps le silence. Les CM2 trouvent "trop bizarre les maitresses sans masque" en regardant les photos de classe de l'an dernier, et mon coeur rate un battement à l'idée de s'habituer.

La vie continue, le ventre noué souvent, avec la danse, les copines, le shopping dans des boutiques de seconde main où je déniche un Levi's parfaitement à ma taille et un pantalon en laine auquel il faut ajouter un bouton. Emmaüs et la médiathèque rouvrent enfin leurs portes, mais je ne passe que quelques minutes dans la médiathèque quasi vide et un peu triste. Le mystère de la page 20 s'obscurcit, je me demande qui se cache derrière ces coups de crayon. Un mercredi matin l'angoisse se fait plus forte et me terrasse littéralement. Je prends du temps pour moi, mais les restrictions de plus en plus sévères m'ôtent toute envie de balade en ville, et donnent un petit air de confinement aux jours où j'arrive à ne pas travailler. On organise un brunch à la maison, et comme l'automne est arrivé subitement, c'est avec de la soupe qu'on trinque. On parle de peur et d'amour, de légumes, de l'été prochain, de nos élèves. 

Je compte les heures de sommeil (résultat satisfaisant, c'est déjà ça), les items sur mes to-do lists (beaucoup trop), les réunions (record à battre, 6 dans la même journée), les chocolats anti-coup de mou (4, rances), les mercredis-à-l'école-alors-que-je-ne-travaille-pas-le-mercredi (probablement 5/7).

 Il y a ce besoin viscéral qui commence à monter, celui de prendre un avion et les gens dans mes bras. En attendant, se concentrer sur le joli, même le tout petit. Yallah.

S.







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