lundi 3 juin 2019

Voyage intérieur



La complexité des sentiments revient souvent dans nos discussions à propos des voyages. Notamment quand on aborde l'angoisse qui peut survenir dans un voyage en solo. Je me souviens d'avoir marché dans les rues de Tel Aviv ou de Naples l'année dernière en pleurant parce que les seules pensées qui me venaient étaient "il n'y a personne qui m'aime assez pour m'accompagner" et "je serai seule toute ma vie". Bien, hein, comme leitmotiv? Une amie m'a demandé pourquoi je m'infligeais ça.
Parce que j'aime voyager, et si personne ne peut m'accompagner, il me reste deux options. Rester chez moi et regarder la vie passer. Ou prendre un avion et vivre ma vie. J'ai choisi la deuxième.
Parce que les idées noires ne sont pas présentes en permanence, bien heureusement. Je ne dis pas que c'est facile, même si ce troisième séjour à Tel Aviv a été le plus serein de tous mes voyages, j'ai souvent trouvé dommage de ne pas pouvoir partager toutes ces jolies choses avec quelqu'un. J'aurais adoré un voyage en amoureux. Ou un trip entre copines. Oui mais, en même temps, la majorité du temps, c'étaient la force et la fierté qui l'emportaient.
C'est loin de chez moi que je me révèle, que je me comprends. Peut-être parce qu'ailleurs les carapaces s'effritent? Que les tsunamis d'émotions que l'on y affronte remuent profondément? Que les questions ont la place de se déployer?
Sûrement aussi parce que les rencontres que l'on y fait sont infiniment précieuses, bien au-delà de leur caractère éphémère. Si j'y étais allée avec des copines la toute première fois, je suis certaine que je n'aurais jamais suivi the guy with the motorbike et ainsi passé une des plus folles soirées de ma vie. Si j'avais été raisonnable la toute dernière fois, je serais allée me coucher tôt ce soir-là et je n'aurais pas... enfin, vous voyez ce que je veux dire. Ce que j'aime dans ces voyages, ce sont ces secrets que l'on garde, ceux qui font que vous répondez, les yeux dans le vague et le sourire aux lèvres, quand on vous demande alors, alors, raconte! C'était bien.

S.

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