Je passe dans le jardin tout le temps que je ne passe pas à l'école ou à la danse. J'y plonge dans les fleurs du seringa, dont la floraison ne dure que 3 semaines mais me remplit de joie chaque année. J'y observe les limaces dévorer les fraises et les pieds de courgette, je prie pour que les tomates s'en sortent. Je mascagne pour passer la tondeuse dans une pelouse qui m'arrive aux genoux. Déçue de ne pas avoir de coquelicots cette année, je compte les roses et j'essaie d'amadouer Brindille. A l'école, c'est le grand chambardement, on trie on jette on grimpe, des parents nous rejoignent un samedi matin pour déplacer des meubles et préparer l'arrivée d'une nouvelle maitresse en septembre. Les répétitions de la kermesse nous émeuvent déjà, on fredonne les chansons de la chorale dans les couloirs.
Ce qui se passe à l'extérieur m'inquiète.
Juin intense, frustrant, émaillé d'éclats de rire et de pas de danse.
SM.
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